Faire ou être ?

Je savais que je voulais faire différemment avec mes propres enfants quand j’en aurai.

Quand le moment est venu, j’ai eu beau lire tout un tas de livres, mes principes se sont envolés dès que j’ai eu plus d’un enfant. Il faut dire que j’ai eu 3 enfants en 2 ans, ce qui a été un énorme bouleversement.

Dans la fatigue des premières années et le cumul des responsabilités (maternité, couple, travail, famille, maison..) tous mes principes se sont envolés, la maternité rimait avec efficacité.

J’avais les meilleures intentions du monde mais éduquer mes propres enfants me renvoyait à ce que j’avais reçu, à mes blessures. L’émotion me submergeait et me poussait à faire à l’inverse de ce que je voulais.

Je voulais réagir avec calme et c’est l’inverse qui se produisait, à mon grand désespoir. Tout se mélangeait, mes émotions d’enfant à l’intérieur, de parent face à mon enfant., celles de mes propres enfants Les émotions étaient décuplées, elles se renvoyaient la balle dans un beau bazar. Ce qui me couvrait de honte, de culpabilité, de frustration…

Autant d’émotions négatives qui en entrainent d’autres. Et qui m’ont éloignée du moment présent et de la joie d’être avec mes enfants.

Sur le moment, on ne s’en rend pas vraiment compte, on vit sa vie en jonglant avec tous ces rôles, coûte que coûte. On profite de moment de joie furtifs et on pense que c’est ça la vie de parent. On porte un masque qui dit « je gère » car en effet, je gérais. Fonctionnellement je gérais, mes enfants ne manquaient de rien, je les aimais, je subvenais à leurs besoins. Mais dans le fond, est ce qu’il s’agit d’une gestion? Gère-t-on une famille comme une entreprise? Négatif, on est une famille, on est parent. Avec le verbe ÊTRE. Et je ne savais plus être, en tout cas, je n’ai pas vraiment appris. J’ai par contre très bien appris à FAIRE.

Au boulot, ça marchait aussi. On me confiait de plus en plus de missions à FAIRE. 

Jusqu’à un jour où tout a basculé. Il m’a fallu admettre cet état de fait et cette pause nécessaire. J’ai littéralement cramé à la maison et au travail. On appelle ça un burn-out.

Il a fallu accepter, accueillir, ne pas cacher, laisser FAIRE

Et puis à partir du moment où je me suis choisie en premier, où j’ai trouvé les outils pour m’apaiser, dans mon corps dans mon esprit, la relation avec moi même s’est transformée.

La relation a été plus fluide plus joyeuse avec mes enfants. Je n’étais plus renvoyée en permanence à ce que j’avais reçu mais je pouvais me faire confiance ici maintenant, au présent.  Il ne s’agit pas d’appliquer telle ou telle méthode d’éducation positive dans les moindres détails, mais juste trouver notre méthode, l’inventer en quelque sorte car personne d’autre que nous ne connait notre famille. Je sais aujourd’hui écouter ma petite voix et choisir ce que je veux transmettre à mes enfants. Je sais ce que mon enfant intérieur souhaiterait.

J’ai appris à ÊTRE

Sans être parfaite mais juste ÊTRE avec des qualités, et des points d’amélioration.

J’aimerais que mes enfants puissent ÊTRE avant tout le reste. Qu’ils sachent faire des choses bien sûr, mais qu’ils sachent ÊTRE avec eux même, ÊTRE avec les autres, à leur manière, n’est ce pas le plus important pour traverser cette vie ?

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