Le corps sait tout.

J’ai été élevée dans une famille où « faire » était très important, faire des efforts, mériter sa récompense, faire ses devoirs, faire des études, aider les autres.

J’ai appris à mes dépends à être experte dans l’art d’enchainer les tâches pour entrer dans le moule : à cocher et barrer les multiples tâches de mes to do List. 

Ce fonctionnement m’a rendue à peu près organisée, efficace, m’a permis de tout anticiper, tout planifier pour ne rien laisser au hasard. Garder le contrôle vaille que vaille. Pratique au début d’avoir toutes ces qualités de « faire » dans la vie professionnelle et dans la vie personnelle avec 3 enfants très rapprochés en bas âge, je croyais tout gérer, gérer sa vie comme on gère une mini entreprise, gérer tout mon monde… Ce n’était qu’illusoire bien évidemment car à l’intérieur je n’étais pas si sûre de moi, je sentais ce paradoxe entre cette vie mentale complètement disproportionnée du tout calcul et ce vide à l’intérieur, vide de sens, vide d’être..

Jusqu’à un moment où c’est devenu invivable, épuisant, j’étais complètement à côté de la plaque, dans l’anticipation constante de tout ce qui pouvait arriver, dans une charge mentale qui m’engloutissait complètement. Mon cerveau, mon corps, tout a cramé.

Cela a nécessité une période de PAUSE, une reconstruction, et une prise de conscience profonde de mes schémas de fonctionnement.

Il a fallu que j’apprenne à être avec un grand Ê.  Et ça ne s’apprend NI à l’école NI avec les schémas d’éducation traditionnels. Ça s’apprend avec beaucoup de patience, beaucoup d’humilité, de remise en question et pas à pas. C’est un apprentissage, un cheminement. Un peu comme une culture, on remet tout à plat.

Etre en présence de moi déjà, être à chaque instant dans mon corps, dans mes sensations et aussi à être juste là sans rien faire, ne rien mériter, ne rien attendre, lâcher le contrôle sur les choses, juste apprécier d’être vivante dans ce corps, dans cette vie, accepter ce qui est là, juste apprécier .. tout simplement.

Il a fallu que je remette en question ma façon de me comporter, ma façon de réagir, que j’apprenne une nouvelle façon de vivre. Et c’est véritablement la sophrologie qui m’a aidée dans ce chemin de transformation et qui m’a le plus apportée parmi toutes les approches que j’ai pu explorer.

Pourquoi? Parce que cette approche est tournée vers le corporel. Ce corps qui est si vaste, dont on apprend peu le mode de fonctionnement. Le corps qui sait. Qui sait ce qui est bon pour nous. Qui ressent. Se relier à son corps pour déconnecter de ce mental si puissant qu’on s’est forgé avec les années.

Quand on fait les premiers pas à la découverte de son corps, on s’aperçoit que c’est en fait comme un meilleur ami qu’on avait perdu de vue depuis l’enfance, qu’on apprend à redécouvrir, à accepter sans jugement. On prend conscience qu’on end aura qu’un seul, le même jusqu’au bout de notre vie et qu’il nous emmènera dans tous nos projets dans toutes nos explorations et qu’il faut donc en prendre grand soin, soigner la relation qu’on a avec lui. 

On apprend peu à peu à le visiter, à le reconnaitre dans ce qu’il nous apporte. On apprend  à l’honorer, à enfin le respecter.

Et là tout se transforme. On ralentit et on dirige son énergie sur ce qui est important, on s’incarne vraiment, on fait des choix, on fait du tri, le grand ménage de printemps, le grand débroussaillage pour éclore différemment.

On porte alors un nouveau regard sur les choses et on avance pas à pas sur un chemin de vie plus harmonieux.

Précédent
Précédent

Les 3 étapes d’un burn-out